Pourquoi on augmente nos tarifs (et pourquoi c’est une bonne nouvelle)

Mise en ligne
21/05/2025
Auteur
Bonne Compagnie
Catégorie
Faire du bon
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On ne va pas passer par quatre chemins : on augmente nos tarifs.

Pas pour s’acheter une meilleure machine à café (même si on ne dirait pas non), mais parce qu’à force de vouloir rendre notre travail accessible à tout prix, c’est nous qu’on épuise. Notre clientèle sait ce que c’est, que de faire beaucoup avec peu.

Et d’ailleurs, si vous travaillez dans un OBNL, une coop, un petit collectif : pas de panique. Ce texte est aussi pour vous. Parce qu’on ne veut pas vous laisser tomber, au contraire.

Le prix de notre engagement

Notre modèle repose sur une tarification solidaire. C’est-à-dire qu’on ajuste nos taux horaires selon le type de client : petite coop, compagnie privée, OBNL, institution, etc. C’est un choix politique, et on y tient. Mais dans les faits, une très (trop) grande majorité de nos mandats se situent dans le palier le plus bas.

Résultat : pour que ça continue de rouler pour nous, il faut faire plus de projets, avec plus de livrables, plus de suivis, plus de courriels. Plus de tout.

Et comme la journée a encore 24 heures, on finit par rogner ailleurs : sur notre capacité de concentration, notre énergie, et pire encore, notre créativité. Sur notre temps non facturable aussi, celui qu’on met dans l’amélioration de nos processus, le développement d’affaires, la formation, la recherche. Celui qu’on donne joyeusement à notre coop. Celui qu’on garde pour nos projets qui ne rapportent pas (mais qui comptent vraiment).

On veut continuer à collaborer avec des projets qui nous allument et qui nous font vibrer. Mais pas au prix de notre santé, ou de notre viabilité.

Une question de survie (pas de profit)

Aujourd’hui, notre coût de revient¹ est au-delà du palier le plus bas de notre tarification solidaire. C’est-à-dire que quand on facture 90$/h, on perd de l’argent. Littéralement. Et la quantité de mandats aux paliers plus élevés n’est présentement pas suffisante pour compenser.

Si on veut continuer à exister en tant qu’agence coopérative (pas juste survivre, mais travailler mieux, vivre mieux) il faut faire moins de projets, mais les faire à un tarif juste.

Alors voici ce qu’on change, dès maintenant.

¹ Dans notre cas, le coût de revient correspondant à la somme des charges directes et indirectes de l’organisation, divisée par le nombre d’heures vendu en prestation de service, sur une période donnée.

Une hausse de tous nos taux horaires

  • Palier 1 : 90$/h → 95$/h
  • Palier 2 : 105$/h → 110$/h
  • Palier 3 : 130$/h → 140$/h

C’est une hausse modeste, mais qui fait une différence. Elle nous permet de dépasser notre coût de revient. De compenser un peu l’augmentation du coût de la vie. Et surtout, de continuer à offrir un tarif plus bas à celles et ceux qui en ont besoin.

Et pour vous, notre chère clientèle, ça change quoi? Déjà, ça fait qu’on pressera moins le citron, on qu’on sera plus flexibles face aux imprévus. Et concrètement, pour un projet à 10 000$ (une refonte d’image de marque par exemple) au tarif le plus bas, le coût serait maintenant de 10 555$. Une petite différence pour chaque mandat donc, mais une grande différence pour nous à la fin de l’année. 

Des critères plus justes pour chaque palier

La tarification solidaire repose sur un principe d’équilibre : les tarifs plus élevés justifient notre capacité à offrir les plus bas. Mais on le mentionnait plus tôt, notre clientèle se trouve majoritairement dans le palier le plus bas, ce qui crée un déséquilibre. 

Avant, toutes les OBNL de moins de 10 employé·es entraient dans notre palier le plus bas. Résultat : ce palier était appliqué à plus de 65 % de nos mandats. Et ça, ce n’est pas viable à long terme.

Maintenant, on ajuste :

  • 95$/h : Petites OBNL et coops (5 employé·es et moins)
  • 110$/h : Petites sociétés et associations (moins de 5 employé·es), OBNL et coops
  • 140$/h : Grandes OBNL et coops (50 employé·es et plus), institutions, municipalités, sociétés et associations

On garde donc un palier accessible pour les petites structures, mais en réduisant leur nombre avec des critères plus réalistes. 

Et on copie Robin des Bois. En travaillant avec des plus grandes structures, on permet aux plus petites de pouvoir avoir accès à nos services.

En résumé?

On veut continuer à collaborer avec des projets qui nous allument et qui nous font vibrer. Mais pas au prix de notre santé, ou de notre viabilité.

Augmenter nos tarifs, ce n’est pas s’éloigner de notre mission et de notre accessibilité. C’est juste pouvoir continuer à faire du bien avec du beau, dans de bonnes conditions. Pour nous, et pour vous.

Et si on s’est trompé·es, si vous avez des questions, des bémols, des idées : on est là pour en jaser. C’est aussi ça, une coop.

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